mercredi 21 mars 2012

Investissements en formation et RSE

Interview pour la lettre d'information de la Fédération de la Formation Professionnelle


FFP Actu : Pourquoi parle-t-on d’investissement immatériel lorsqu’on évoque l’investissement formation des entreprises ?

Jean-Claude Dupuis : Il y a un large consensus pour reconnaître les dépenses de formation comme un investissement. Cependant, ces dépenses ne sont pas intégrées au bilan car l’entreprise ne contrôle pas pleinement cet investissement. En effet, les salariés qui bénéficient d’une formation ne sont pas « la propriété » de l’entreprise. Cependant, c’est un fait : les dépenses de formation contribuent à accroître le potentiel productif de toute organisation.
La formation est un investissement financier à la base mais elle améliore une part de l’entreprise qui est immatérielle : le capital humain. La formation permet d’accroître le capital compétences de l’entreprise même si cet accroissement n’est pas directement retranscriptible.
La formation n’a pas seulement pour conséquence d’améliorer le stock de compétences de l’entreprise, elle a également des impacts sur l’implication et le bien-être des salariés. Elle est, en effet, une forme de reconnaissance et un gage de sécurité pour ceux-ci. Elle contribue à l’amélioration du capital santé des salariés et impacte les deux composantes du capital humain : le capital santé et le capital compétences.

La responsabilité sociétale des entreprises (RSE) prend en compte, entre autre, la contribution des entreprises aux enjeux du développement durable. Quel pourrait-être le rôle de la formation dans la politique RSE des entreprises ?

Tout d’abord, il faut rappeler que beaucoup d’entreprises développent une politique RSE sans véritablement la formaliser et qu’elle peut revêtir des périmètres très différents.
Aujourd’hui, c’est la norme ISO 26000 (publiée en novembre 2010) qui définit la RSO (Responsabilité Sociétale des Organisations) et donc celle des entreprises. Cette norme n’évoque la formation qu’à deux reprises car la formation est considérée comme un co-investissement : entreprise, Etat, salarié... Cela peut sembler surprenant et contradictoire par rapport à ce qui est pratiqué dans les entreprises. En effet, dans de nombreux rapports sur le développement durable, publiés par de grands groupes, le développement des compétences est cité en haut de liste comme enjeu de développement durable...(FFP actu n°38, http://www.ffp.org/page-226-ffp-actualites.html)

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